Dia cuatro: la grenouille dit au crapeau...

Matin de Gallo Pinto, comme le seront les 6 à venir.
J'adore ce pays.

Au Costa Rica, il y a deux possibilités de repas. Du riz ET des haricots noirs, ou encore du riz AVEC des haricots noirs, la dernière option - qui relève de la haute gastronomie - portant le nom de Gallo Pinto. Sans blagues, je trouve ça vraiment fantastique, et je mets au défi qui que ce soit d'en manger plus que moi pendant 7 jours. TARATATA.

Autre découverte: ICI, LA PAPAYE N'EST PAS SUCRÉE!
(C'est bon, Vincent: je n'ai plus besoin de te tuer, maintenant)
De ce fait, elle devient le seul fruit qu'on nous sert, le matin, à ne pas être chapardé par tout le monde. 1-800-complexed'inférioritéfruitier, J'ÉCOUTE?! Par bonté d'âme, je me sacrifie, dans un généreux élan d'absolution, pour manger les papayes délaissées par ce monde d'ingratitude et d'injustice.

C'est aujourd'hui le début des laboratoires dirrigés: le groupe étant divisé en 3 équipes, nous seront investis de 3 cruciales missions (à honorer en 3 jours, une par jour) au cours desquelles, si nous l'acceptons, faisant fi de notre passé, de nos épouses et de nos 12 enfants restés au Québec qui ne jurent que par notre survie, nous devrons recueillir données, améliorations, conseils et observations, pour ensuite les transmettre à l'équipe qui prendra la relève le lendemain, et ainsi de suite. Le dernier laboratoire que nous ferons sera sujet à évaluation, sous la forme d'un article scientifique à rédiger.

Tels les Hercule, Ulysse et Terry Fox que nous sommes, nous nous apprêtons à affronter, pis encore que le Lion de Némée et l'Hydre de Lerne (entre vous et moi: qu'y a-t-il de si menaçant chez une hydre pour qu'elle mérite de faire partie des douzes travaux D'Hercule, HMM, JE VOUS LE DEMANDE?!?), des dangers aussis périlleux que:
- Les dendrobates psychotropes épilleptiques
- Les lézardsaurus-rex de l'île de Cocos
- Les arbres Socrates, ou les fléaux apocalyptiques de l'ange-noir-de-la-mort-qui-tue

ALEA JACTA ES... Le sort en est jeté.

Mon équipe et moi débutons, en cette première aventure épique, avec le laboratoire sur la territorialité des Dendrobates. JOIEJOIEJOIE! Je m'extasie de ce moment depuis que j'ai entendu parlé des dendrobates... Il s'agit de petites grenouilles aux couleurs vives (nous étudions deux espèces: les dendrobates auratus, vert fluo et noires, et pumilio, rouges avec des taches bleues en forme de pantalon de jeans... Le mérite des deux photos va entièrement à Wikipédia), un tantinet toxiques - donc: à ne pas lécher, malgré l'envie qui nous tenaille tous -, dont les mâles chantent pour courtiser les femelles, les mâles seulement étant supposément territoriaux. Nous devons écouter leur chant, capturer le dit Don Juan et aller le déposer à quelques mètres de son promontoire. Après avoir noté l'endroit de capture et de libération, on poursuit notre route pour revenir, une heure et des poussières plus tard, voir l'état de notre pote, à savoir s'il est aller paître ailleurs ou s'il est revenu à sa position initiale, fier roi de la montagne qu'il est.

OHLÀLÀ QUE JE M'AMUSE!
Je déclare cette journée "Plus beau jour de ma vie #6921". À la fin de l'avant-midi passé dans la Large Forest, j'étais crottée jusque sous la peau, les bras couverts de boue, me joignant, avec Simon, l'un des gars de mon équipe, aux rangs des Dendrobate Hunter accomplis. On a eu un peu de mal à discerner le cri des dendrobates, au début, mais sans plus. C'est vraiment un chouette grenouille!! (ambition # 2378: devenir une dendrobate)

Que ce soit par manque d'adaptation à la chaleur et à l'humidité ou alors pas chochottise, la jungle, ça épuise! Alors, en après-midi, comme tout le monde était crevé, Audrey, Mathieu, Simon et moi avons rebellement décidé d'aller plutôt nous ballader dans la Large Forest, délaissant un peu nos dendrobates. Et puis entre s'aventurer dans la jungle ou se faire bronzer aux cabines, comme certaines filles du groupe le firent, je préfère de loin la vie d'exploratrice.
Ça vallait fichtrement la peine! La végétation est incroyable, allant des immenses fougères aux racines colossales des arbres à contre-forts, qui parfois forment des paliers d'escalier naturels. Ironiquement, cette fois (peut-être parce que notre oeil et nos oreilles s'y sont faits) on voit et on entend toute dendrobate qui se trouve aux alentours. Il y a des Socrates, avec leurs racines échasses qui forment de petits tipis aux pieds des arbres, encore des toucans, des pics, des écureuils aux drôles de couleurs... Pour la première fois, on croise des singes hurleurs - en pleine discussion avec Pierre-Olivier, Homo Sapiens Sapiens aspirant singe hurleur - et toute une bande de cappucins. Se pendant du haut d'un arbre, une fleur (?) toute brune, comme séchée et recrocvillée sur elle-même, dans laquelle s'est élue domicile une de ces araignées à looooooongues pattes (juste un peu plus grosses que celles qu'on voit au Québec). Nous avons même découvert un trou dans le centre d'un arbre immense échoué sur le sol, dont les racines gigantesques, contre-forts obligent, s'éparpilaient dans les airs. Des chauves-souris y voletaient, bien à l'abris du soleil.
Vraiment impressionnant.
La journée se termine aussi bien qu'elle a débuté. Nous sommes quelques-uns à végéter dans des hamacs, notre besogne achevée, à jouer à des jeux quasi intellectuellement demandant... On se libère d'une dure journée, on sociabilise et mange de la noix de coco, grâcieuseté de Mathieu-Rambo en personne.
Tout compte fait, il me semble que c'est à ce moment que nous avons fait la douce rencontre de Gary le crapeau...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ahaha!

J'ai tellement vu ma vie défiler devant mes yeux quand jai lu la phrase maudite... Le secret des papayes enfin révélé à la population occidentale :O J'espere que tu sauras vivre avec les conséquences d'une telle révélation, charlotte...

Peu importe, heureusement que tu as continué à en manger tout de même, puisque ya que les fruits qui comptent... oublie-moi ça les protéines..

:)

Charlotte a dit…

AHAHAHAHAHAHAHAHA
Vincent, je te discerne la médaille du gouverneur général pour l'ensemble de ton oeuvre humoristique.