Dia Ocho : Libellule, quand tu nous tiens

5h15 du mat... L'aube se pointe paresseusement à l'horizon. Les singes-hurleurs réveillent la jungle de leurs joyeuses plaintes primitives. Vincent est déjà debout. Penaud, entre les dortoirs des garçons et des filles, Vincent poireaute. Vincent patiente. Vincent attend. Qui, quoi? Le Messie, peut-être (en plein son genre). Vincent se balance quelques instants dans un hamac. Se lève. Vincent est seul et attend toujours. Un ange passe. Vincent en sûrement a marre...

Mais qui peut bien poser un lapin aussi lâchement à un homme aussi ponctuel (en plus d'être vénérable en tous points)?

Je vous donne la réponse en bref: TROIS LARVES ENDORMIES QUI SORTENT EN PANIQUE DU DORTOIR DES FILLES, 30 MINUTES TROP TARD, EN ACCUSANT LEUR RÉVEIL-MATIN. Merci, subtile (muette?) sonnerie-réveil de Ipod!

BREF: nonobstant notre léger (pitoyable) manque de ponctualité (de volonté) au rendez-vous (bévue # 34982018329, qui entraîne l'ambition # 2937: me faire pardonner par Vincent) et le si petit (alarmant) retard (après tout: 45 minutes de plus ou de moins?) que nous avons pris dans l'horaire de la journée, on débute le tout en force, en prenant soin d'intervertir les équipes de forêt, histoire de tromper la routine.

Après une ou deux heures à se dégourdir les jambes en laissant peu à peu derrière nous nos restes de sommeil et à compter encore et toujours les libellules qui passent, on se rend tranquillement compte à quel point les vêtements éternellement humides qui nous collent à la peau chlinguent. C'est comme avoir oublié son linge sale dans une laveuse pendant un an et demi... Je vous enseigne illico la technique de la génération spontanée: un vieux T-shirt, d'la bouette, 32 degrés Celcius et une humidité relative de 98%. Pour recréer la vie, c'est pas tant compliqué.

Entre deux averses (et deux remises en question de l'ASP), j'en viens presque à croire qu'on ne peut pas prétendre avoir déjà vu pleuvoir sans avoir vu la pluie du Costa Rica... Assis bien à l'abri des feuilles de tôle de la Main House, sur la terrasse, on entend le grondement sourd de la pluie arriver au loin. Plus impressionnant encore: on peut VOIR le rideau d'eau qui s'avance en trombe vers nous, sous le flot des commentaires mouillés émanant des walkie talkies de nos compères aqueux, que l'averse n'a pas épargnés. Et le tout repart aussi soudainement qu'il est venu. Wow! On se gâte une danse de la pluie, et on retourne au boulot.

Et on finit la journée à se balader dans la forêt de bambous, à jaser avec les capucins et les pic-bois, en faisant gaffe à l'énorme nid de fourmis de genre 3 mètres de diamètre (et c'est juste ce qu'on voit en surface!) auquel de vraies autoroutes de fourmis coupeuses de feuilles mènent. Ça a l'air donc bien passionnant, la vie d'insecte!!
(projet de réincarnation # 23: devenir une fourmis ninja coupeuse de feuille)

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