Dia Nueve : The Final Countdown

Debout à l'aurore, on fait de vrais guerriers de nous. Des cernes jusqu'en dessous des bras, la barbe (ou les jambes?) mal rasée, les cheveux hirsutes, les talons à vif à cause des bottes de caoutchouc, le moral des troupes survit avec l'énergie du désespoir.
Notre défi de la journée: SURVIVRE. Pour ça, on est prêts à chasser les odonates jusqu'au bout de la Terre, là où tout le monde tombe. Toute ma tribu y est tombée, toute ma famille, tout le monde, même moi... Ah, non. Pas moi.

On lâche pas! Même si l'équipe des colibris (qui doit se lever à 4h00 tous les matins) a l'air en perpétuels SPM, que celle des fourmis vit la nuit depuis trois jours (ces insectes-là étant beaucoup plus actifs la nuit) et que les gars des bambous se sont fait attaqués par des fourmis légionnaires la veille (MAIN, FESSES, PIEDS! On ne le dira jamais assez souvent) on réussit à s'encourager en se disant que c'est la dernière journée de dur travail.

Peu après le dîner se produisit le plus beau jour de ma vie: nous avons été témoins d'UN TREMBLEMENT DE TERRE!
Mais là, on se calme, eh, oh: petit. Tout petit petit... On a d'abord été surpris de voir les plantes accrochées au plafond se balancer avec un dynamisme anormal, pour le peu de vent qu'il y avait... Étrange... Puis d'entendre la tôle du toit gronder comme pendant un orage... Tiens tiens... Puis de voir les cocotiers se pencher d'avant en arrière... Curieux... J'ai regardé autour, en cherchant le tyrex, mais aucune trace de dinosaure... Hmm...
On se regarde, et on met un moment à réaliser qu'on est victime d'un tremblement de terre, rien de moins. Woah! Alors que la chose la plus brillante à faire aurait été de s'éloigner du bâtiment, on est surtout restés là à profiter du spectacle. Mais bon: on est impressionnable ou on ne l'est pas! La secousse n'a duré qu'une minute ou deux, et ça nous a prit quelques instants à le réaliser, parce qu'on avait encore la tête qui tournait légèrement.

Tout le reste de l'après-midi, rien n'allait plus dans la jungle: les singes hurleurs hurlaient de plus belle et les oiseaux criaient. Les libellules, elles? Rien de très différent: elles continuaient à vedger ici et là, à vivre platement leur vie plate de libellules plates, quoi.
Surtout les Isabellus. Quelles salopes...
(ce moment d'amertume gratuite était le fruit d'une écoeurantite chronique d'odonates)

Folie de la journée: en scientifiques que nous sommes, Vincent et moi avons décidé de tester la capacité des dendrobates à survivre en milieu aquatique. Conclusion? Une dendrobate, ça nage pas ben ben...
(Avis aux coeurs sensibles: la dendrobate utilisée pour cette sérieuse expérimentation a bien évidemment survécu... enfin, je pense.)

Arrive enfin la fin de la journée! JOIE JOIE JOIE!
En après-midi, Ionel nous a fait une surprise et amène les plus courageux du groupe descendre en tube (!!!) la rivière qui découpe la Small Forest en deux. J'CAPOTE! C'EST COMME FAIRE L'AMAZONE DE VALCARTIER, MAIS EN MIEUX! En 102392983 fois mieux, même! On est encerclés par la végétation CostaRicaine, il y a de VRAIES lianes qui pendent dans l'eau (« No! No! Don't do it! Snakes ! » nous prévint d'ailleurs Ionel lorsque P-O et moi décidâmes de nous suspendre à une liane pour voir si, à l'image de l'Amazone, de l'eau n'allait pas tomber d'un arbre), et on a même vu un Jesus Christ Lizard (les lézards qui courent sur l'eau) passer devant nous!
À chaque immersion, les parasites intra-urètriens (ceux qui entrent dans l'urètre, se gonflent et s'y fixe avec quelque épine que ce soit, pour se nourrir du sang de leur victime... en un mot: CHARMANT) nous guettent. Houuh ouh ouhh... Excitant!
(À vrai dire, on a par la suite réalisé qu'il y avait probablement beaucoup trop de pesticides ET/OU de fumier provenant des fermes voisines dans l'eau pour que quoi que ce soit y vive)
C'EST LE PLUS BEAU JOUR DE MA VIE! (eh oui, encore)

On finit notre parcourt au niveau d'un escalier/butte de terre qui mène aux dortoirs, on essaie vainement de convaincre Ionel de nous laisser le refaire encore une fois, puis on se gâte une douche et surtout une crème glacée à la noix de coco (à 200 Colones la crème glacée, j'en prendrai bien une douzaine d'autres).

Et on termine notre aventure à la Suerte par une une Imperial ou deux (la bière Costa Ricaine), à chiller, à chanter du Joe Dassin (One love P-O!), *TOUSSEà miser 10000 colones*TOUSSE, et à fêter la fin de l'ASP.

Fin de notre vie de Tarzan et Jane!

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