Día dos : d'arbres en arbres

Oh làlà! Il y a tant de choses à raconter que je ne sais par où débuter...

Ce matin, le réveil se fait à 5h50, parce que l'on a une grosse journée devant nous. On devra se rendre en Bus Magique au cœur des montagnes pour affronter les tyroliennes du Canopy Tour, puis, en après-midi, visiter une forêt sèche de Carrara, en saluant les crocos au passage.

Ce sont donc quelques kilomètres que nous parcourons dans les dédales ascensionnels des montagnes qui nous enserrent, les dits dédales ressemblants vaguement, sur le plan « nauséeique », à ceux séparant Petite Vallée de Mont-St-Pierre... MIAM. La transmission du bus en a sûrement vu d’autres. Mais la vue au vaut fichtrement la peine!!! On se croit tantôt prisonniers du monde de Juracik Park, par la végétation, tantôt projetés à des centaines de mètres de la terre ferme. On lit sur les flans des collines des prés qui s’escamotent en escaliers, semblables à de mini rizières, tandis qu’en leurs creux pâturent bœufs et chevaux. La route est bordée de clôtures noueuses, obtenues par le bouturage des branches d’arbres particuliers… Une fois plantée dans la terre, la branche prends racine et se pare de feuille, donnant alors naissance à un individu tout neuf. Ça nous fait de belles barrières naturelles, pas chères et faciles à produire!

Arrivés au célébrissime et tant attendu Canopy Tour, nous enfilons harnais, casques et gants, et nous dirigeons quelques mètres plus loin du stand d’accueil. Déjà, la maigre parcelle de forêt dans laquelle nous déambulons m’impressionne. Il faut continuellement regarder où l’on dépose ses petons… MAINS, FESSES, PIEDS. MAIN, FESSES, PIEDS. Nos trois mots d’ordre, en forêt : les choses dont la position géographique doit nous être indiscutablement connue. Où elles sont, ce qu'elles font et ce qu’il y a en dessous.

Tyrolienner, c’est bien. Mais Tyrolienner du haut d’arbres géants, quand un guide te rassure en the disant « Don’t do anything, the guys will do it for you » (ce qui est, ma foi, l’une des grandes vérités de la vie), au milieu des lianes et des plantes de 229873 mètres de haut, des papillons bleus et des fourmis noires et jaunes mangeuses d’hommes, C’EST MIEUX. Tout le monde cherche l’ombre d’un singe se baladant de liane en liane, mais en vain. À la fin de l’activité, on croise sur notre chemin de petites plantes appelée Mimosa, dont les feuilles réagissent aux contacts tactiles en se repliant sur elles-mêmes. Lorsque l’on touche la base du pétiole, c’est toute la branche qui se rétracte. Une fois que tu as vu une Mimosa se ratatiner, tu ne peux plus t’empêcher de mettre le doigt sur toutes les feuilles qui sont à ta portée. C’est viscéral.


Pour dîner, on arrête manger dans un petit resto d’un village en périphérie de la montagne. L’air étouffant nous frappe encore plus au sortir de l’autobus, dans lequel on claque des dents par l’abus d’air climatisé. Tout autour, il y a un tas d’étalages de fruits, de kiosques de bijoux, de bricoles en bois, de hamacs, de bonbons, de noix de coco. En attendant le repas (vivent le riz, les fèves et le plantain frit!), on se gâte dans le melon d’eau, les limes mandarine et les mangues. Avec les ananas et les liasses de bananes ou de plantain, c’est ce que l’on retrouvera le plus, un peu partout dans les marchés sur le bord des rues. On dirait que la couleur de l’air est chaude, et qu’il y a de l’ocre dans mes yeux.



Puis, nous voilà sous le soleil de plomb de midi, en lisière de la forêt sèche de Carrara. À notre arrivée, un dinosaure (bon, d’accord : un GROSGROS iguane) nous attend, se faisant dorloter (cuire?) par les rayons du soleil. Deux de ses potes, ni de la même couleur, ni de la même taille, en font de même, quelques mètres plus loin. Ça promet!

La forêt sèche (!) m’impressionne dès mes premiers pas dans celle-ci.

Parenthèse : si ÇA, c’est la forêt sèche, je me demande comment il peut réellement exister une forêt humide sans qu’il ne soit question de noyade.
Fin de la parenthèse.

MAINS, FESSES, PIEDS. Tout est impressionnant, de la taille des colossaux arbres à contreforts aux aras qui filent ici et là, en passant par les fourmis coupeuses de feuilles, bien enfilées en une procession qui supplante nos autoroutes. Un peu plus, et un singe nous apparait perché sur une liane, portant un écriteau BONJOUR L’AVENTURE. Je réalise l’un de mes fantasmes les plus chers : me suspendre à une vraie de vraie liane (Ambition # 356 : grimper à une liane). JE SUIS TARZAN, JANE ET INDIANA JONES À LA FOIS! GNIAAAAAH!



On croise le géant Malabar, c’est-à-dire le plus gros arbre de toute la galaxie, j’ai nommé : le Giant Cashew (ou un truc du genre). Karine et Samuel réussissent à dénicher quelques chauves-souris qui sommeillaient sous une feuille en cloche, dont elles s’étaient faites une maison. Sur les troncs, des plantes tantôt grimpantes, tantôt des étrangleurs, qui se servent de leur hôte pour obtenir un tant soit peu de soleil sous l'ombrelle des feuilles épaisses de la forêt. Après s’être légèrement égaré, le groupe réussit à trouver la sortie, où le chauffeur du bus nous attend. Pas de singes aujourd’hui… Peut-être aurons-nous plus de chance à La Suerte!

Maintenant, c’est l’heure des crocos...



Bien enlisés dans les eaux de je ne sais quel cours d’eau (honte à mon âme de géographe!), ils sont plus d’une dizaine à se faire ainsi dorer au soleil, parfois la gueule ouverte, pour je ne sais quelle raison obscure. Ils ont l’air las, plantés-là à ne rien faire sous un pont, tentant à l’occasion, dans un élan d’enthousiasme, de s’approcher d’un oiseau… Hérons, aigrettes et bœufs se partagent le point d’eau, sans compter les dizaines et dizaines de touristes et de curieux qui s’attardent sur le viaduc. Parfois, même, des gens leurs lancent de la viande, du genre volaille morte, juste pour les voir se démener un peu. C’est assez décourageant, à vrai dire! Ces crocodiles n’ont pas besoin d’être nourris, pas plus qu’ils n’ont besoin d’être attaqués par Crocodile Hunter, et ça ne fait que les accoutumer à recevoir mollement leur pitance du ciel. Grrrr…

Pour terminer la journée, nous retournons à l’hôtel profiter des nos dernières heures de piscine et de spa (car oui, comble de l’opulence, il y avait un spa…). Je ne me plains pas de ma soirée à manger du melon d’eau et à papoter sur le bord de la piscine, mais j’ai vraiment très hâte d’enfin connaître la vie d’exploratrice! :P

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wouahh...
Je n'ai encore lu que la première page, mais déjà, outre l'extase continue dans laquelle tu sembles avoir été plongée pendant ta première journée, je suis ébaubie (tiens, j'avais envie d'employer ce mot simplement parce que je ne l'ai jamais fait auparavant... Y'a une première fois à tout, non ?)par ton style ! T'écris vraiment, mais alors là, vraiment bien ! T'es une championne --j'ai failli écrire "champignonne"...! Et qu'est-ce qu'elles sont belles, ces photos !!
J'ai hâte de te voir, ma champignonne-voyageuse préférée, que tu me contes tout ça de vive voix !
Alizée