Dia cinco : dinosaure nosaure

Je dédie cette journée à Petit Pied (Le Dinosaure, de son nom de jeune fille), parce qu'il a eu des descendants reptiliens vachement chouettes.

Cette nuit, il a plu.

En réalité, c'est à une reconstitution du Grand Raid, d'une bataille navale explosive et de la non moins célébrissime comédie-musicale Les claquettes de l'enfer, le tout réuni, que nous avons assisté tôt ce matin, si on en croit le bruit des missiles acérés qui se sont jetés sur le toît de tôle des cabines. Ça faisait un joli chaos, saperlipopette.
Au déjeuner, la pluie n'est plus que chose du passé, ce que l'on ne peut toutefois pas dire à propos de l'humidité (273% d'humidité, c'est possible?). Si quelqu'un avait besoin de s'hydrater, il n'aurait qu'à avaler une grosse gorgée d'air!
Et maintenant, nous en sommes au laboratoire sur les lézards les plus SENSASSS de la Terre, j'ai nommés Ameiva festiva (qui est de loin mon préféré: il a la queue turquoise, la couleur qui ait l'étonnante caractéristique de fiter avec absolument tout) et un autre monstre à la taille de guêpe pachidermique (allant peut-être jusqu'à 25-30 cm avec la queue), que j'appellerai provisoirement - en attentand de retrouver le nom dans les recoins mal entretenus de ma mémoire - le Machinsaurus trapus, en l'honneur de sa taille balèse et de son air bacaisse.
Il est question d'observer à quelles périodes de la journée ces petites bébêtes, qui dans la jungle aiment à se ballader gaiement le coeur content le pied léger valderi valdera, sont le plus actives. Poursuivis par la on ne peut plus humide humidité, nous nous introduisons donc au coeur de la Small Forest, prêts à traquer ces P'tirex.
Muets, invisibles, nous avançons à pas lents, des yeux partout, jusque dans les plis de coudes et derrière les oreilles.
Ils nous guettent, la peau sablée d'écailles, leurs griffes meurtrières - prêtes à crisser sur le premier tableau noir qui osera s'en prendre à eux - se joignant à leur regard de feu
Et on devra les affronter. À mains nues.
... car OUI: c'est bien à main nue que nous avons du PRENDRE, ô calamité des calamités, UN CRAYON POUR NOTER NOS OBSERVATIONS!

Mais voilà ti pas qu'on dirait que ces butors de pied plat ridicules n'apprécient guère la pluie!
MONTREZ-VOUS, PAR TOUTATIS!
Il nous a bien fallu, à Audrey et moi, tous nos efforts d'observatrices muettes pour arriver à voir se poindre le bout de l'orteil du bout de la patte du bout de la puce du bout du poil du bout de la queue du premier festiva venu.

Par contre, on ne peut pas de prétendre déçues côté mini-lézards! Ils sont partout, sautent partout, vivent partout, et ce peu importe la température, l'ensoleillement, l'heure, les conditions salariales ou la proximité d'une garderie. Ce sont des anoles et des geckos, découvrîmes-nous, plus tard. Je les affectionne bien, même si ce ne sont pas du tout les lézards que l'on cherche.
ÔTEZ-VOUS DONC DE MONS CHEMIN, VILS MARRAUDS! FAQUINS! ECTOPLASMES EN PANTACOURTS!

En scrutant le sol, nous avons découvert la chose la plus incongrue qui soit dans ce décor préhistorique: une paire de godasses abandonnées (!!) , alors que la simple idée de se poser le pied où que ce soit sans bottes de caoutchouc nous est totalement saugrenue. Particulièrement insolite, comme trouvaille! Je me serais davantage attendue à tomber sur le fossile d'un des potes de Lucy - in the sky with diamonds - l'australopithèque ou sur un crâne de feu Monsieur le Gnou plutôt qu'un soulier! Et à l'intérieur des dites chaussures, qu'y avait-il? La plus grosse dendrobate auratus du monde entier!! WOH! J'imagine que ça lui faisait un joli milieu bien humide! Un genre de chalet sur le bord d'un lac pour y couler ses beaux jours de dendrobate...

En après-midi, toute la troupe est allée planter des arbres sur les anciennes terres à bétail en bordure de La Suerte, que la station avait déjà commencé à reboiser. Étonnamment, je doute que nous soyons réellement arrivés à réparer l'ensemble de tous les dommages infligés à la forêt tropicale, MAIS IL S'EN EST FALLU DE PEU! C'était néanmoins très chouette, d'autant plus que nous avons rencontré une Callidrya agalychnis (la grenouille TELUS! dont je dois l'immortalisation photographique à Mélissa), qui est pourtant nocturne. J'ai nommé mon arbre "Taboulé" (petite pensée pour ce cher Joey Chouchoubiz Boily).

Soit dit au passage: j'ai rencontré l'amour de ma vie, la seule chose qui donnerait espoir à tout un peuple en temps de famine, l'aliment miracle qui donne tout son sens à la vie qui justifie qu'il vaille la peine de vivre ne serait-ce que pour y goûter:
LA CRÈME GLACÉE À LA NOIX DE COCO!
En fin de journée, Vincent, Carine, Mathieu et moi avons aventureusement emprunté le petit chemin de terre battue (après avoir traversé la grille de barbelés de la mort qui tue tenant lieu de porte d'entrée à La Suerte) qui mène à une sorte de micro magazin général, où nous avons acheté une glace à la noix de coco. OHLÀLÀ! Si je devais me nourrir d'une seule chose toute ma vie (*TOUSSE qui a parlé de protéines? *TOUSSE), ce serait sans aucune hésitation la glace à la noix de coco. Ça goûte le ciel.

Ce soir, je réalise que l'ASP (activité synthèse de programme, ce sur quoi nous travaillerons lors de nos 3 derniers jours à la Suerte et qui consistera à notre projet d'intégration de fin de DEC... Bref: presque rien de stressant, important ou décisif pour notre avenir collégial - ceci étant ironique) approche à pas de géant. Il faut qu'il s'agisse d'un sujet intéressant et motivant, vu la durée de temps que nous y consacrerons... J'aurai envie de le faire sur les araignées, je crois. Mais tout dépend encore des membres des membres de l'équipe dans laquelle je serai.
Arghh... Pourquoi les prises de décisions existent-elles, HEIN?!?



Parfois, j'aimerais mieux avoir le cerveau mou et ne pas avoir d'opinion.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

lolll te lire, cest comme un film!

mais pas dimages, pas dsons, pas d'acteurs pis rien quia dans un film... ban, ca y ressemble pas tant finalement...

Mais cest rempli de souvenirs et d'images mentales, alors jadore ca :)